DATES MARQUANTES POUR LA GUYANE : Le 20 février
20 février 1727 :
- Le 20 février 1727, arrivée en Guyane des Sœurs de Saint-Paul de Chartres, dites de Saint-Maurice ou sœurs grises.
- Elles sont présentes en Guyane, sans discontinuité depuis cette date.
- Fondé au seizième siècle par la comtesse Anne de Tilly et par le Père Louis Chauvet, l'ordre des Sœurs de Saint-Paul de Chartres a pour vocation d'aller à la rencontre des hommes, sauver les âmes, aider les pauvres et instruire les enfants.
- La communauté des Soeurs de Saint-Paul de Chartres s'installa donc en Guyane en 1727.
- Les soeurs s'occupèrent dans un premier temps de l'hôpital civil installé au pied du fort Cépérou, puis de l'hôpital militaire et civil de la place des Palmistes.
- Les Soeurs soigneront les prêtres réfractaires et les déportés politiques que la Révolution française de 1789 avait condamnés.
- En 1836, elles dirigèrent le camp Saint-Denis
- Vers 1904, expulsées des hôpitaux, elles construisent un hôpital sur la Place des Palmistes (devenue de nos jours une maison de retraite).
- Durant la guerre de 1914, les Soeurs seront rappelées pour servir dans les hôpitaux.
- Nous retrouvons les Sœurs à Cacao et à Saint-Georges de l'Oyapock pour l'enseignement, l'éducation des réfugiés Hmongs et des Indiens du Brésil.
- Vers les années 1980, les Soeurs construsirent la Clinique St-Paul de la route de la Madeleine.
 Ancienne Clinique St-Paul de la Place des Palmistes
20 février 1852
- L'abolition de l'esclavage concernait en Guyane, au 1er mai 1848, environ 12 525 esclaves qui, aussitôt libérés, partirent, pour leur grande majorité, s'installer sur des terres disponibles.
- La production de sucre tomba alors de 2 309 180 kg en 1847 à 2 080 495 en 1848, 1 004 560 kg en 1849 et 401 618 kg en 1851.
- Prétextant la ruine de cette possession, le gouvernement français prit la décision, en 1851, de transformer la Guyane en un vaste pénitencier.
- Dans un rapport du 20 février 1852, Ducos, ministre de la Marine et des Colonies, indiquait les motifs qui incitaient le gouvernement à tenter une autre colonisation fondée sur le bagne, qui débarrasserait la France d'une " vraie lèpre sociale qui entretenait les traditions de l'école du crime dans les bas-fonds de la population ".
Rapport sur les différents convois de condamnés partis pour la Guyane, et l’évacuation du Bagne de Rochefort, adressé au Prince Président de la République ( Napoléon III), par Mr Ch Ducos Ministre de la marine et des colonies.
Paris le 3 juillet
1852.
Monseigneur,
Pénétré par la haute pensée qui vous a
fait décréter l’évacuation des bagnes, je viens vous rendre compte des premiers
résultats de cette grande mesure.
Un des trois foyers de contagion
criminelle, entretenus depuis tant d’années dans nos ports militaires, est
aujourd’hui éteint.
Le bagne de Rochefort n’existe plus, il
vient d’être fermé pour jamais.
Assurément Monseigneur, s’il ne se fut
agi que de transporter dans des régions lointaines quelques milliers de forçats,
l’activité de notre marine n’eût pas été au dessous de sa tâche, et depuis
longtemps déjà, vos desseins seraient accomplis.
Mais, vous le savez, l’évacuation des
bagnes s’est associé dans votre esprit à une entreprise plus grande encore,
celle de la colonisation de la Guyane française.
Cette colonie profondément ébranlée par
l’émancipation soudaine des esclaves, abandonnée depuis quatre ans par la
majeure partie de ses habitants, ne présente plus aujourd’hui qu’un fertile
désert où la Providence a déposé le germe des plus riches productions des deux
mondes, mais qui n’offre en ce moment que des établissements en ruines et des
champs sans culture.
Il fallait préparer des abris, des
vêtements, des vivres, des moyens d’hygiène, de salubrité, de police, de
surveillance. Il fallait surtout éviter les encombrements d’émigrants, si
dangereux dans les régions équatoriales, sous un climat humide et chaud. Il
fallait enfin organiser le garde des condamnés et jeter de longue main les
premiers fondements d’une vaste institution pénitentiaire et
coloniale.
La politique, la prévoyance, l’humanité
exigeaient donc beaucoup de circonspection , d’ordre et de méthode dans la
réalisation de vos vues.
Les nouvelles que j’ai successivement
reçues de la Guyane ont complètement répondu à votre attente.
Les baraquements en bois, si rapidement
construits à Bordeaux, sont arrivés à l’époque que j’avais fixée et ont été
montés avec un entier succès, sur les îles du Salut.
Les renforts d’infanterie de marine et
de gendarmerie que j’avais dirigés sur la Guyane ont accompli leur traversée
sans le moindre incident : Les bâtiments légers à vapeur que je destinais au
service local, les vivres, les médicaments, les instruments de travail sont déjà
depuis longtemps à la disposition de l’autorité supérieure de la
colonie.
Dans ces conditions, et avec ces
garanties, et après avoir pris toutes les précautions j’ai ordonné le départ de
l’Allier.
Cette corvette de charge, montée par un
vigoureux équipage, protégée par un nombre suffisant de gendarmes et de
fantassins de marine, a quitté Brest le 31 mars. M. Sarda Garriga, commissaire
extraordinaire, de la Guyane, accompagné d’un respectable aumônier, a pris
passage sur l’Allier.
Ce premier convoi, composé de 311
forçats choisis dans les bagnes de Rochefort et de Brest, parmi les hommes de
professions les plus utiles, est arrivé le 12 mai en vue des îles du
Salut.
J’ai eu soin de placer sous vos yeux le
rapport qui m’a été adressé , par M. Sarda Garriga. La traversée s’est accomplie
dans les conditions les plus heureuses. Une transformation inespérée s’est
opérée dans le moral des déportés.
Aucun acte d’indiscipline ne m’a été
signalé. Relevés à leurs propres yeux par le changement de leur état, par la
perspective d’un autre avenir, et provoqués incessamment à des idées meilleures
par les exemples et les conseils de la religion, ils ont dès leur arrivée,
demandé du travail à titre de faveur.
Un mois après le départ de
l’Allier, la frégate la Forte a été expédiée de Brest, emportant
avec elle 399 déportés, savoir : 386 forçats ou repris de justice, et 13
condamnés politique.
Cette frégate était en vue de la Guyane
le 20 mai, après une traversée très rapide, accomplie sans
incident.
Trent quatre jours après, la frégate
l’Erigone a quitté le port de Brest avec 399 autres déportés, dont 255
forçats ou repris de justice, et 144 condamnés politiques ayant passé devant le
conseil de guerre.
Le vaisseau le Duguesclin, qui,
depuis six mois, a rendu à Brest de si utiles services, comme dépôt provisoire,
et dont le commandant s’est signalé par beaucoup de fermeté et de sollicitude,
vient de recevoir l’ordre de prendre la mer avec 500 déportés. Ce quatrième
convoi comprendra sans la même proportion que les précédents, des forçats, des
repris de justice et des condamnés par les conseils de guerre.
Ces convois successifs ont emporté, en
totalité, 1609 individus. La majeure partie a été extraite du bagne de
Rochefort, où il ne reste en ce moment, que 3 forçats malades incurables qui
vont être remis à l’autorité civile.
Je m’occupe maintenant, d’après vos
ordres, de préparer un convoi nouveau de 400 forçats, qui seront exclusivement
extraits du bagne de Toulon.
Ce convoi aura le double avantage de
dégager le trop plein qui se produit à Toulon, et de calmer l’espèce de
fermentation qu’entretient dans le bagne l’ajournement, jusqu’à ce jour
nécessaire, de toute mesure de déportation.
C’est ainsi, Monseigneur, que,
conformément à vos décisions, nous aurons, dans l’espace de huit mois, accompli
la transportation de 2000 individus, et fourni à la Guyane française un
contingent déjà assez considérable de bras destinés à la féconder.
La prudence nous commande de ne pas
dépasser cette mesure pou la première année. Je me permets donc, Monseigneur, de
vous proposer de borner vos expéditions à celles dont je viens d’avoir l’honneur
de vous entretenir, à moins que des circonstances tout à fait exceptionnelles et
les rapports ultérieurs du commissaire général de la Guyane ne nous montrent que
nous pouvons être plus hardis sans témérité.
Je ne terminerai pas ce rapport,
Monseigneur, sans arrêter votre attention sur les services que la flotte a su
vous rendre depuis quelques mois.
Malgré les charges extraordinaires qui
pesaient sur elle, elle a maintenu ses dépenses dans les limites de vos
prévisions. Non seulement elle a pourvu à tous les besoins de la déportation à
la Guyane par l’armement de l’Allier, de la Forte, de
l’Erigone, du Duguesclin, mais encore le Généreux,
l’Isly, le Mogador, le Christophe Colomb,
l’Asmodée, le Bertholet, le Colbert, l’Eclaireur, le
Requin, le Grondeur, n’ont pas cessé de concourir, par une
activité constante, à l’exécution de cette autre mesure politique qui a fait
désigner pour séjour aux hommes les plus compromis dans les traînes ou dans les
menées démagogiques certains lieux de notre colonies
Africaine.
Sur tous les points, quelle que fut la
difficulté de leur tâche, les officiers et les équipages ont fait leur devoir
avec fermeté et humanité. Ce ne sera pas à vos yeux, un des moindres mérites de
notre marine militaire, que d‘avoir si utilement contribué, suivant vos nobles
expressions, à rassurer les bons et intimider les méchants.
Je vous propose, Monseigneur, de consacrer l’évacuation
du bagne de Rochefort par une cérémonie religieuse et par une salve, dans ce
port, de vingt et un coups de canon.
Ch. Ducos
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- Jean Etienne Théodore Ducos
- Né en 1801, mort le 17 avril 1855. Ministre de la Marine et des Colonies.
- Armateur bordelais par tradition, neveu du consul Roger Ducos, Théodore Ducos devint conseiller général puis, en 1834, député de son département natal.
- Il siégea dans l'opposition dynastique jusqu'en 1848.
- Elu à l'Assemblée constituante, il fut battu en mai 1849, mais retrouva un siège quelques mois plus tard comme représentant de la Seine.
- Votant avec le parti de l'Ordre, il rallia ensuite le camp de Louis-Napoléon Bonaparte.
- Ministre de la Marine et des Colonies dans le ministère du 9 janvier 1851 qui accepta la destitution du général Changarnier, il chuta avec ses collègues le 24 du même mois, mais retrouva son portefeuille le lendemain du 2 Décembre.
- Son administration fut notamment marquée par le développement de la marine militaire à vapeur et par l'installation de la France en Nouvelle-Calédonie.
- Il eut également à organiser les transports maritimes durant la guerre de Crimée.
- Il avait été nommé sénateur le 4 mars 1853.
- Il mourut à son poste le 17 avril 1855.
20 février 1897 :
Le 20 février 1897, naissance au Morne Rouge en Martinique de Jules Eucher Surlemont qui fut Gouverneur de la Guyane de 1944 (11 décembre) à 1946.
- Jules Eucher Surlemont est donc né au Morne Rouge le 20 février 1897.
- Après une licence en droit, il entre à l'Ecole Coloniale de l'avenue de l'Observatoire à Paris.
- Après avoir été nommé Administrateur Adjoint, il entame une carrière en Afrique (Soudan puis Sénégal).
- Lors de l'Armistice du 22 juin 1940, il est en AOF, Administrateur de 1ère Classe.
- Charles De Gaulle le nomme par décret secrétaire général de la Guyane le 17 avril 1943.
- Le 11 décembre 1944, Surlemont fut nommé Gouverneur par Intérim.
- Il remplaçait le gouverneur Jean Alexandre Léon Rapenne.
- Il garda ce poste jusqu'en 1946, année de prise de fonction de Jean Pezet, le dernier Gouverneur de la Guyane avant l'arrivée du corps préfectoral.
- Jules Eucher Surlemont est mort en 1983.
20 février 1908 :
- Le 20 février 1908, devant un tribunal de justice maritime se déroule le procès de Charles Benjamin Ullmo pour intelligence avec l'ennemi (Allemagne)
- Ullmo, condamné à la dégradation militaire et à la détention perpétuelle est envoyé au bagne en Guyane.
- Le 18 juillet 1908, il quitte Toulon pour l'île de Ré, et de là embarqué sur le navire Loire à destination de la Guyane.
- Il est mort à Cayenne le 21 septembre 1957
20 février 1983
Le 20 février 1983, la Guadeloupe, ainsi que la Martinique, la Guyane et la Réunion, sont devenues des collectivités en plein exercice en élisant pour la première fois leurs conseillers régionaux au suffrage universel direct.
- Georges Othily a été Président de la région Guyane de 1983 à 1992
- Aimé Césaire a été Président de la Région Martinique de 1983 à 1986
- José Moustache fut celui de la Guadeloupe de 1983 à 1986
- Mario Hoarau celui de la Réunion de 1983 à 1986
20 février 1989
Le Conseil Général de la Guyane acquiert la maison natale de Félix Eboué afin d'en faire un Musée.
- Le musée Félix Eboué ouvrira ses portes le 16 mai 1994.
- Ce musée a été fermé en 2004.
- L'ensemble des objets contenus dans le musée ont été transféré vers le musée Alexandre Franconie
20 février 2000
Jean Hébrard, effectuait du 20 février au 1er mars 2000 une mission sur la situation de l'école primaire guyanaise.
- Le rapport Hébrard souligne notamment l’inefficacité du système en Guyane : " On m’a souvent annoncé, y compris dans des écoles ordinaires de Cayenne ou de Kourou, que moins de dix enfants par classe avaient réellement appris à lire à la fin de la scolarité élémentaire, ce chiffre devant être ramené à quelques unités à Saint-Laurent-du-Maroni ou dans des sites isolés. " Les enfants qui ont suivi une scolarité chaotique ne sont pas les seuls concernés : " De trop nombreux échecs graves (analphabétisme) concernent des enfants qui ont subi une scolarité complète. " En conclusion : " L’académie de Guyane ne dispose pas aujourd’hui d’une pédagogie adaptée à la population qu’elle scolarise. "
- Rapport Hébrard
20 février 2003
Réunie le 20 février 2003, la commission départementale d’équipement commercial a refusé l’autorisation sollicitée par le gérant de la SCI DOM, agissant en qualité de promoteur en vue de créer à Cayenne, zone industrielle Collery Ouest, un magasin à dominante alimentaire d’une surface globale de 979 m²
Réunie le 20 février 2003, la commission départementale
d’équipement commercial a accordé l’autorisation sollicitée par le gérant de la
SCI DOM, agissant en qualité de promoteur, en vue de créer à Kourou, Parc
d’Activités du Bois Chaudat, un magasin à dominante alimentaire d’une surface
globale de 971 m²
20 février 2004
Le Comité du Tourisme de la Guyane avait le plaisir d'annoncer la réouverture de la totalité de ses locaux à Cayenne le vendredi 20 Février 2004.
- Suite à des travaux de réhabilitation et aménagements des bureaux, ce nouvel espace très fonctionnel, en totale adéquation avec l'image "nature" que véhicule la Guyane (bois et matières naturelles) était prêt à accueillir tous ses visiteurs et interlocuteurs privilégiés (professionnels du tourisme, partenaires institutionnels, élus…)
- CTG : 12 Rue Lallouette 97300 Cayenne, ouvert de 8H à 18H.
20 février 2004
- Parution aux éditions Ibis Rouge le 20 février 2004 du livre de Marie Polderman La Guyane française, 1676 à 1763 mise en place et évolution de la société coloniale, tensions et métissage.
- Ce livre présente l'histoire de la Guyane aux XVIIe et XVIIIe siècles, en décrivant notamment la situation économique, politique et sociale des colons et des esclaves à cette époque. Evoque également l'expédition de Kourou qui fut un échec pour les autorités et conduisit à la modification de la politique coloniale.
20 février 2005
- Le 20 février 2005, a été présenté aux médias la contribution de l'Etat au schéma médico-social départemental sur le volet enfance handicapée pour la periode 2005 -2008, document de planification et de programmation des équipements médico-sociaux pour les enfants handicapés en Guyane, pour un budget de près de 14 M€ sur 4 ans.
20 février 2006
- Le 20 février 2006, Xavier Bertrand, Ministre de la santé et des solidarités, et François Goulard, Ministre délégué à l’enseignement supérieur à la recherche, confient la présidence de la cellule de coordination de la recherche sur le chikungunya au professeur Antoine Flahaut.
- Cette mission a été étendue par la suite à la dengue, autre virus de la famille des arbovirus sévissant en Guyane.
20 février 2006
- En Guyane du 20 au 22 février 2006, l'ancien 1er Ministre Laurent Fabius a rencontré de nombreux habitants, acteurs économiques, élus et responsables associatifs. Il a réaffirmé la nécessité de la solidarité nationale à l’égard de l’Outre-Mer.
- "On ne peut pas préparer de grandes échéances sans aller sur le terrain et demander aux élus et à la population ce qu’ils souhaitent" a déclaré Laurent Fabius.
- Il s’est déclaré favorable aux "initiatives pour renforcer les pouvoirs locaux, au service de la population", en écho à un vieux combat du Parti socialiste de Guyane qui souhaite la création d’une nouvelle collectivité en remplacement de la région et du département.
INTERVIEW - FRANCE-GUYANE
20 FEVRIER 2006
Question 1 : Après J. Lang, c’est votre tour de
visiter la Guyane. Peut-on dire que la candidature au sein du PS est lancée pour
les présidentielles ?
Il n’est pas besoin d’être candidat à l’élection présidentielle
pour avoir envie de venir en Guyane tant elle est fascinante et, pour ma part,
j’avais de nombreuses raisons d’y revenir à commencer par le fait que j’y compte
beaucoup d’amis. Par ailleurs, comme vous le savez, je viens aussi, à
l’invitation d’Ariane Espace, assister au tir d’Ariane 5. Quant aux visites des
candidats à l’élection présidentielle, j’ai souvent au contraire entendu mes
amis guyanais se plaindre d’être ignorés par ceux-ci au motif que la Guyane
serait d’un trop faible poids électoral par rapport à d’autres collectivités
d’outremer. Pour ma part, je crois, au contraire, qu’on ne peut prétendre
aspirer à une fonction d’Etat, a fortiori la plus haute, sans venir en Guyane,
sans prendre le temps de la Guyane, sans essayer de comprendre la Guyane. Et
pour une raison simple, la Guyane est à mon avis parmi les grands défis, et donc
parmi les grandes ambitions, qui se présenteront à notre pays dans les années à
venir et en disant cela, je ne pense pas seulement au spatial.
Question 2 : Ferez-vous cause commune avec
Christiane Taubira pour cette échéance ?
Christiane Taubira est une amie. Avec l’élection présidentielle de
2002, a acquis une stature nationale qui est, sans nul doute, en rapport avec
ses grandes qualités. S’agissant de l’élection présidentielle, ni elle ni le PRG
n’ont fait connaître exactement leurs intentions. Quoi qu’il en soit, pour
gagner en 2007, nous aurons besoin que, malgré leurs différences, toutes les
forces de gauche se rassemblent. Il appartiendra donc au candidat socialiste
d’en créer les conditions et de le faire en transparence, dans le respect de
tous nos partenaires en métropole comme outremer. C’est aussi le sens des
entretiens que j’aurai durant mon séjour en particulier avec le président
Antoine Karam que je connais depuis longtemps.
Question 3 : Quel type de développement
proposez-vous pour la Guyane ?
Il serait absurde d’arriver ici avec un projet tout ficelé, clé en
main. Je viens d’abord à la rencontre des Guyanais pour les entendre et c’est
pour cela que j’irai sur le terrain avec les élus, en particulier avec
Jean-Claude Lafontaine à Cayenne et Jean-Etienne Antoinette à Kourou.
Ultérieurement, je souhaite me rendre le plus possible aussi dans la Guyane de
l’intérieur. Cela étant, trois principes me paraissent devoir encadrer le
développement de la Guyane. D’abord ne pas élaborer depuis Paris, comme parfois
dans le passé, de mirifiques projets technocratiques coupés des réalités
locales. On ne construira pas l’avenir de la Guyane sans ou contre les Guyanais.
Ensuite, il faut partir des points forts de la Guyane, son espace, ses
ressources naturelles, sa diversité, en ayant une stratégie de long terme ; bref
un développement durable. Enfin, il faut, à mon avis, que l’Etat change de
braquet et comprenne que le développement de la Guyane, compte tenu de l’ampleur
des problèmes qui s’y posent et de son formidable potentiel, nécessite un effort
d’investissement, d’équipement, par exemple en matière de transports, sans
commune mesure avec les standards métropolitains. Il est important, aussi,
d’œuvrer à partir d’un horizon temporel beaucoup plus large, ce qui sera
également profitable à l’investissement privé.
4- Que pensez-vous des récentes propositions de
loi sur l’immigration choisie ?
En préalable, ayons bien en tête que la question de l’immigration
en métropole est sans comparaison avec ce que vous connaissez, ici, en Guyane,
qui par son ampleur et ses causes, (je pense à l’immensité des frontières ou aux
situations de misère ou de violence que connaissent ou ont connu certains pays
environnants) appelle des réponses spécifiques. Le problème de l’immigration en
Guyane est crucial pour son avenir et c’est l’un des principaux points que je
souhaite aborder avec les responsables politiques guyanais. Quant à la
métropole, l’agitation politique sur ce sujet n’est pas liée aux flux qui sont
stables mais surtout à la concurrence qui se déroule à droite pour capter
l’électorat du Front national et essayer d’éviter le vote sanction qu’appellent
cinq ans d’échecs et de promesses non tenues. Il y a cependant des
interrogations qui se font jour dans notre pays et qui, à mon sens, opposent
deux thèses. Ceux qui pensent que les immigrés d’aujourd’hui ne sont pas
assimilables par le modèle français, universaliste, laïc et républicain :
ceux-là proposent de rompre avec ce modèle au profit d’une approche
communautariste à mon avis dangereuse. Et puis il y a ceux, qui comme moi,
pensent que les immigrés de demain continueront de s’intégrer à la condition
qu’on ne tourne pas le dos à notre modèle mais qu’on le renforce en commençant
par réaffirmer les principes républicains que je viens de rappeler et en les
traduisant dans la vie concrète. Précarité ou solidarité, là aussi, c’est le
grand débat et le grand choix.
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